Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/208

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Dernière visite au nabab. Entrevue avec M. Watts.

Le treize, de grand matin, je devois partir accompagné de cinq ou six personnes bien armées. Une petite pluie nous retint jusqu’à dix heures. En sortant, je fis reconnoître M. de Sinfray pour commandant, et lui donnai ordre qu’au cas que je ne fusse pas revenu sur les deux heures du soir, il eût à faire partir un détachement de quarante hommes pour venir à ma rencontre. Nous arrivâmes vers midy chez le nabab qui s’étoit retiré dans son harem. On nous fit passer dans une salle d’audience où on nous apporta un très mauvais diner ; le nabab, disoit-on, ne tardera pas à paroître. Cependant cinq heures étoient sonnées qu’il n’étoit pas encore habillé. Pendant cet intervalle ennuyeux, j’eus la visite de quelques uns des divans entr’autres de l’Arzbeguy ; je lui demandai pourquoi le nabab m’avoit appelé ; il me répondit avec une apparence de sincérité que le nabab recevant continuellement des plaintes des Anglois sur la nombreuse garnison que nous avions à Cassembazard, avoit jugé à propos de nous faire venir, M. Watts et moi, pour nous concilier, qu’il espéroit arranger les affaires de façon que les Anglois n’auroient rien à craindre de nous ni nous des Anglois. Il ajouta que le nabab étoit très satisfait de la conduite que j’avois tenue jusqu’à présent et qu’il me vouloit beaucoup de