Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/209

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bien. Enfin l’heure du dorbar arrive, on m’avertit, je passe dans une salle où se trouve M. Watts en compagnie avec plusieurs divans : l’ouquil des Chets étoit du nombre. Les compliments finis, un des divans me demande si je n’ai rien de particulier à dire à M. Watts, je lui dis que non. La dessus, M. Watts m’adressa la parole en anglois : « Il s’agit, Monsieur, de vous déterminer à me livrer votre loge et à descendre à Calcutta avec tout votre monde. Vous serez très bien reçus, et obtiendrez les mêmes conditions que MM. de Chandernagor, c’est la volonté du nabab » ; je lui répondis que je n’en ferois rien, que j’étois libre ainsi que tous ceux qui étoient avec moi, que si l’on me forçoit de quitter Cassembazard, ce seroit au nabab que je remettrois la loge et à nul autre. M. Watts se tournant vers un des principaux divans, représenta avec vivacité qu’il n’y avoit pas moyen de rien finir avec moi et lui redit mot pour mot ce qui avoit été dit entre nous. Je vis bien dès ce moment que l’air du Bureau n’étoit pas pour nous. Il fallut cependant faire bonne contenance. Rajamanikchende, l’Arzbeguy et quelques autres me tirèrent en particulier, me représentèrent que je ne pensois pas à ce que je faisois, en refusant le proposition de M. Watts, que le nabab déterminé à vivre en bonne intelligence avec les Anglois me forceroit à l’accepter. Ils me demandèrent ce que je voulois donc faire. Je leur répondis que mon dessein étoit de rester à Cassem-