Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/217

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60 pieds de large, de trois rangs de grosses poutres entrelassées de bambous et l’intervalle devoit être rempli de terre, briques, arbres, etc. Le nabab en faisoit une autre pareille à Palassy. Cet ouvrage, s’il avoit pu être achevé, auroit causé une inondation terrible, la ruine et la destruction d’une infinité d’habitans.

Variations du Nabab.

Le 2 May, [passant par Baguelpour], je reçus ordre du nabab de m’arrêter et d’attendre un paravana où ses intentions étoient expliquées ; en effet, le lendemain le chef des Chotoberdars, accompagné d’une centaine de cavaliers espions, me remit ce paravana. Le nabab m’ordonnoit de retourner promptement à Morshoudabad pour me joindre à lui et courir sur les Anglois. N’ayant aucun avis de Cassembazard où j’avois laissé M. Bugros, l’idée me vînt qu’il pouvoit y avoir de la trahison ; d’ailleurs j’avois à peine avec moi de quoi fournir à la subsistance[1] du détachement jusqu’à Patna. Il n’étoit pas prudent de retourner sur nos pas, surtout par terre, sans être sûrs des véritables intentions du nabab. Je pris donc le parti d’attendre et d’envoyer au nabab M. de Sinfray que je chargeai de sonder les esprits et de m’informer de tout ce qui se passeroit. [M. de Sinfray partit le cinq de

  1. [Je n’avais que 6.000 roupies en partant de Cassembazard.]