Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/221

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cours ordinaire, [en abattant les digues qu’il avoit fait faire.]

C’est à la succession de ces faits contradictoires que je crois redevables les lettres que le nabab m’écrivoit. La première, comme j’ai déjà dit, m’ordonnoit de l’aller joindre, la seconde vouloit que je restasses à Rajemolle, une troisième que je reçus à Mongheres m’envoyoit à Baguelpour, et la dernière enfin pour la parfaite satisfaction des Anglois m’ordonnoit absolument de me rendre à Patna. Pour me consoler du contretems, j’eus du moins le plaisir de recevoir une vingtaine de mille roupies que le nabab me donna à prendre sur Rajemolle et sur Baguelpour.

Le détachement arrive à Patna.

Je pris donc le parti de me rendre au plus vite à Patna, tant à cause de la saison des pluies qui approchoit, que par ce qu’il me falloit du tems pour habiller les soldats, avoir des munitions, mettre les armes et surtout l’artillerie en état, car faute d’affûts, nous avions nos canons sur des chariots du pays.

Nous arrivâmes à Patna le 3 juin, et fûmes reçus avec toutes les apparences d’amitié par Ramnarain, gouverneur de la province. On nous donna, en conséquence des ordres de Souradjotdola, un emplacement assés agréable pour établir nos baraques, enfin nous commençâmes à respirer. Je m’imaginois qu’en cas de nouveaux mouvements