Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/227

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en cette occasion. Un autre que lui, un esprit plus ferme auroit fait arrêter Mirdjafer, Raëdolobram et les Chets. Ce coup fait, il est probable que les Anglois n’auroient osé avancer. Quoiqu’il en soit, le nabab, comme je dis, eut encore la bêtise de se fier à ses plus cruels ennemis ; en même tems il m’écrivît lettres sur lettres de descendre au plus vîte, les anges, disoit-il en étoient [les] porteurs. Mais ces anges étoient des traîtres qui alloient le plus lentement qu’ils pouvoient. La première qui étoit du 12 Juin ne me parvînt que le 22 et les autres le 24. Nous étions en marche.

Le détachement françois marche au secours de Souradjotdola.

Dès le 20, sur quelques bruits qui couroient dans Patna que les Anglois se préparoient à monter à Morshoudabad, j’avois écrit à M. de Sinfray les idées qui pouvoient me venir sur ce qu’il falloit faire. Je fis le 22 réponse au nabab, et le priai de m’attendre dans la crainte qu’il ne s’engageât mal à propos, mais mes lettres ne pouvoient assurément lui parvenir, puisque l’affaire fût décidée le 23.

Bataille de Palassy.

C’est dans la plaine de Palassy sur les bords du Gange que se donna cette fameuse bataille qui mit le Bengale et ses dépendances en quelque façon au pouvoir des Anglois ; leurs mémoires font foy, qu’à moins d’un miracle elle ne pouvoit tourner