Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/228

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qu’à leur avantage, puisque la plus forte partie de l’armée de Souratjodtola étoit contre lui. À l’exception d’une cinquantaine d’Européens qui étoient avec M. de Sinfray et deux ou trois djamadars qui commandoient quelques corps de cavalerie, tout le reste de l’armée ou resta les bras croisés ou ne se fit connoître pour être du parti de Souradjotdola que par la promptitude avec laquelle on prit la fuite. L’épouvante étoit généralement répandue même avant que l’action commençât. Chacun se doutoit que Souradjotdola étoit trahi et ne savoit à qui se fier.

Souradjotdola fuit à Rajemolle.

Souratjotdola consterné gagne au plus vite sa capitale, il porta la première nouvelle de sa défaite ; mais reconnoissant qu’il n’y étoit pas en sûreté, il prit le parti de se déguiser et de s’enfuir du côté de Rajemolle, [à dessein sans doute de nous joindre.]

Nous descendions cependant le Gange avec toute la diligence possible, nuit et jour, sans relâche, contre un vent violent qui nous fît périr plusieurs bateaux ; heureusement le monde fût sauve. Juillet 1757.       Nous arrivâmes le premier juillet à Ténagaly. Une partie du détachement [qui formoit l’avant garde] descendit [sans s’arrêter] jusqu’à Rajemolle où nous apprîmes la révolution qui venoit d’arriver, la déroute de l’armée de Souradjotdola, sa fuite et enfin sa prise,