que nous aurions probablement empêchée si nous avions pu arriver un ou deux jours plutôt[1]. En sauvant Souradjotdola, nous aurions crû faire un grand coup, mais peut-être n’eut-il été sauvé que pour peu de tems. Partout où il se fut présenté dans les pays censés de sa dépendance, il eût trouvé dos ennemis, des traîtres ; on n’auroit pas voulu le reconnoître. Obligé, par la poursuite de Mirdjafer et des Anglois de fuir chez l’étranger, il nous eut été plus à charge qu’utile. On ne sait ce que c’est dans l’Inde que de soutenir un homme malheureux. La première idée qui vient et à laquelle on s’attache est celle de le dépouiller du peu qui lui reste. [D’ailleurs un caractère tel que celui de Souradjotdola ne pouvoit trouver nulle part un véritable ami.] Souradjotdola s’étoit réfugié aux environs de Rajemolle chez un pauvre homme, à qui, dit-on, il avoit fait couper les oreilles quelques années auparavant. Cet homme en donna avis au fodjedar de l’endroit qui le fît arrêter sur le champ et l’envoya bien escorté à Morshoudabad, où bientôt après Miren, fils de Mirdjaferalikhan le fit massacrer impitoyablement en sa présence Son corps sanglant fut exposé sur un éléphant, promené dans les principaux quartiers de la ville
- ↑ Le nabab fut enlevé de Rajemolle le 29 ou 30 juin, selon quelques-uns ; moi, je crois que ce ne fût que le premier juillet, jour même de notre arrivée à Tériagaly et quelques heures avant l’arrivée de M. Jobard à Rajemolle.