Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/231

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le trait de morale qu’on y trouve[1]. De quelle utilité est donc le pouvoir, combien les richesses ne sont elles pas funestes, quand l’homme ne les possède que pour en abuser !

Mirdjafer Alikhan.

Instruits de tout ce qui s’étoit passé, nous prîmes le parti de remonter le fleuve et de rester quelques jours au dessus de Patna où nous pourrions encore apprendre quelque chose de nouveau. Une lettre du fodjedar de Rajemolle me marquoit que le nouveau nabab Mirdjaferalikhan étoit disposé à rétablir la paix entre nous et les Anglois. [Son idée étoit probablement de me faire perdre du tems ; malgré cela] il convenoit de voir ce qui en étoit mais de façon à ne rien risquer.

Nous arrivâmes le 16 juillet à Danapour, quatre cosses au dessus de Patna où je reconnus bien vite que nous n’avions pas de tems à perdre. Le raja de Patna seul ne nous auroit pas beaucoup inquiété ; par le moyen de nos bateaux, nous pouvions éviter comme nous aurions voulu. Notre flotte d’ailleurs, quoique en très mauvais état, auroit pu tenir tête à toutes les forces navales du Bengale, parmi les Indiens s’entend ; mais la flotte angloise avançoit.

  1. Ce paragraphe est la traduction littérale des pages 116-118 d’un livre intitulé : Mémoires sur la révolution du Bengale en 1767, publié sous le voile de l’anonyme en 1760, mais attribué à M. Williams Watts, le rival de M. Law à Murshidabad. (Note de M. S. C. Hill.)