Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/240

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qui il paroissoit avoir le plus de confiance et à qui en effet il étoit le plus redevable de son élévation. Quelque tems après, il fit déposer, comme j’ai dit, l’empereur Hametcha qu’il fit assassiner ou du moins à qui il fit crever les yeux en 1753. La suite fournira divers traits qui achèveront de le caractériser.

Après la mort d’Alaverdikhan, en 1756, le vizir s’étoit flatté de trouver dans le Bengale un champ fertile à moissonner. Il avoit pris en conséquence la résolution d’y marcher avec les deux plus jeunes fils d’Alemguir. J’ai lieu de croire même qu’il y étoit invité par les Chets et peut-être par les Anglois. Quoiqu’il en soit, ce ne fut que vers le commencement de 1757 qu’il pût se mettre en marche et qu’il descendit en effet asses prés d’Eleabad ; mais comme le nabab de Laknaoo avoit des engagements avec celui du Bengale, le vizir ne put passer outre et retourna à Delhy, où d’ailleurs plusieurs affaires l’appeloient. C’est cette marche du vizir occasionnée, disoit-on, par l’incursion des Patanes, qui donna à Souradjotdola le prétexte pour faire cette paix honteuse avec les Anglois en Février 1757. Abdaly avoit paru en effet à Delhy, mais plusieurs jours après le départ du vizir qui n’étant pas en état de tenir tête aux Patanes, s’étoit contenté de laisser beaucoup de monde pour défendre la forteresse de Delhy et avoit fait route pour le Bengale où il comptoit se dédommager entièrement de la perte de Delhy. Le Patane