Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/242

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tion suivie. Il ne s’occupoit que de ses plaisirs, de la chasse et des exercices les plus violents. Il auroit bien voulu profiter des troubles du Bengale aussitôt après la mort d’Alaverdikhan, mais le vizir le tenoit en respect. S’il sortoit de ses provinces, il étoit presque sur de voir le vizir y rentrer, de sorte que pour se mettre à couvert de celui qu’il devoit regarder comme son mortel ennemi et pour l’empêcher en même tems de passer à Bengale, il avoit été obligé de faire [une sorte d’] alliance[1] avec le nouveau nabab Souradjotdola, moyennant une certaine somme et quelques effets qu’il devoit recevoir chaque année en présents.

Soudjaotdola a ordinairement sur pied une armée de trente à 50.000 cavaliers et des fusiliers à proportion. Il pourroit avoir beaucoup plus en faisant marcher les rajas et zemindars de sa dépendance, mais ses ordres ne sont pas mieux exécutés qu’il n’exécute lui-même ceux qu’il est dans le cas de recevoir de l’empereur de Dehly.

Les Djates.

Les Djates, dont nous aurons l’occasion de parler, sont un peuple gentil d’une caste particulière gouvernés par divers chefs qui prennent le titre de Rao, dont le premier se nomme aujourd’hui Rao Souradjemolle qui est regardé comme

  1. [Ce traité existoit même, je crois, du tems d’Alaverdikhan.]