Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/250

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à la cour de Dehly, ce qui fait un conflit de juridiction qui a toujours occasionné beaucoup de troubles.

Abdaly qui depuis quelques années fait tant de bruit est un homme de fortune, qui doit son élévation autant à ses intrigues qu’à son courage. De simple domestique de Nadercha, il étoit parvenu à obtenir le commandement d’un corps de troupes, pour récompense de certains services rendus à son maitre, plus utiles qu’honorables. La fidélité d’Abdaly même envers Nadercha ne fut rien moins qu’à l’épreuve. Si ce qu’on dit est vrai de ses intelligences avec l’empereur mogol Mahametcha, qui, par la suite parût reconnoitre les services qu’il avoit reçus d’Abdaly, en favorisant ses projets ambitieux, Abdaly, profitant des troubles de la Perse à la mort de Nadercha, forma un puissant parti, au moyen duquel s’étant fait reconnoitre prince des Afghans, il détacha quelques parties de la Perse dont il augmenta son domaine qui, grâce à la foiblesse de Mahmetcha et de ses successeurs, s’étendit bientôt aux dépens de l’empire mogol, de sorte qu’en 1757 on en mettoit les limites à 25 ou 30 cosses de Lahore, du côté de Delhy.

Ce prince reconnu maintenant chef de tous les Patanes, même de tous ceux répandus dans l’empire mogol, prend le titre de Cha-an-Cha ou Roi des Rois. Il se croit bien au dessus du Grand Mogol même dont il se dit allié par un mariage avec