Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/251

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une des princesses et, qui plus est, protecteur. En effet sans lui on ne sait jusqu’où la fortune des princes gentils auroit pu être portée aujourd’hui par les armes des Marates, que le vizir Ghazioudinkhan ne croyoit employer que pour ses vues particulières.

De toutes les troupes mahométanes dans l’Inde, les Patanes et les Mogols passent pour les plus aguerries. Je crois même que les Patanes l’emportent sur les Mogols. Du moins ce que j’en ai vu et les détails qu’on m’a faits de l’armée d’Abdaly me portent à donner la préférence aux Patanes. Leur principale force est dans la cavalerie dont plusieurs corps sont armés de fusils et de pistolets à la tartare. Leur infanterie, quoique la meilleure de l’Inde, [excepté les sipayes, dressés à l’européenne], n’est pas beaucoup à craindre pour les Européens non plus que leur artillerie qui est pesante et mal servie ; c’est un défaut général dans toute l’Inde. Ce qui donne la supériorité aux Patanes est principalement la discipline et la subordination qui sont exactement observées dans l’armée d’Abdaly. On n’y voit pas comme chez la plupart des princes mahométans, ou même gentils, cet appareil de grandeur qui n’est propre qu’à éblouir et qui se réduit à rien. Dans les armées de l’Inde on ne voit que des pavillons, drapeaux, étendarts ; on est étourdi continuellement par le bruit des timballes, trompettes, hautbois, fifres, etc. Un corps de cinq mille cavaliers fait assuré-