Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/271

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mon écritoire qui contenoit quatre montres d’or, des étuys d’argent, tabatières et autres curiosités, pour une somme asses considérable. Elle contenoit aussi de l’argent et des papiers. Malheureusement, j’avois la tête entourée d’un mouchoir de châle pour une fluxion que j’avais à l’œil ; je ne pus rien entendre. À la pointe du jour, comme les cipayes battoient la diane, je me levai, et ne trouvant point mon écritoire qui devoit être au pied de mon lit, je criai au voleur. Je fis arretter le cipaye sentinelle qui étoit à la porte de ma tente, je n’en pus tirer aucun éclaircissement ; il n’avoit rien vu ni entendu, à ce qu’il disoit. Je fis courir de tous côtés pour voir si par hazard l’écritoire n’avoit pas été jetté dans quelque endroit. On la trouva en effet à cinquante pas du camp, dans un champ de grains. On en avoit fait sauter la serrure, et tout ce qui s’étoit trouvé à l’ouverture avoit été enlevé à l’exception de quelques papiers. Il y avoit par bonheur une séparation qui s’emboîtoit dans l’écritoire ; le voleur avoit taché de la lever, mais la précipitation dans laquelle il étoit l’avoit empêché de remarquer un clou qui la retenoit. Il étoit encore dans cette opération sans doute, lorsqu’il entendit le bruit de nos sipayes, sur quoi il prit la fuite. Ce que je trouvai dans l’écritoire étoit à peu près la moitié de ce que j’y avois mis, le reste fut perdu, ma plainte portée au chef du lieu, mes perquisitions, tout fut inutile. Il ne faut pas s’en étonner. Les commandants