Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/277

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Il n’avoit garde de me dire qu’il étoit en grande correspondance avec Mirdjaferalikhan, soubahdar du Bengale, avec les Anglois mêmes qui lui avoient fait parvenir des lettres où je n’étois pas des mieux traité. Malgré les meilleures intentions du monde, sa qualité de ministre ne lui permettoit pas de me donner à entendre que par la suite nous deviendrions les victimes des engagements qu’on pourroit prendre, si l’intérêt du nabab l’exigeoit. Heureusement j’étois instruit d’un autre côté. Je me contentai de répondre à Tamkimkhan qu’il ne m’étoit pas possible de rester à Laknaor sur de simples espérances, que mon intention ayant toujours été de me rendre dans le Dékan, j’étois résolu de retourner à Eleabad, pour poursuivre ma route, aussitôt que la saison le permettroit, que cet endroit étant de la dépendance du nabab aussi bien que Laknaor il ne dépendroit que de luy, Tamkimkhan, de me procurer les moyens d’y rester deux ou trois mois, en attendant que tout fut prêt pour l’entreprise méditée.

Je lui parlai aussi du vol qui m’avoit été fait à Barely. Tamkimkhan m’assura que tout seroit bientôt retrouvé. Il fit écrire en effet au commandant de cet endroit, qui pouvoit bien lui en avoir envoyé une partie ; ce qu’il y a de sur, c’est que rien ne fût rendu.

Je restai encore deux jours à Laknaor pendant lesquels je reçus des nouvelles de Bengale. On y parloit d’escadre françoise arrivée à la côte, d’une