Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/278

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armée qui devoit se rendre par terre dans le Bengale, des inquiétudes, des préparatifs de nos ennemis, enfin Calcutta ne pouvoit manquer d’être à nous avant même que ces lettres pussent me parvenir. Vaines déclamations trop souvent répétées, qui n’ont servi qu’à me donner beaucoup de chagrin par l’espèce de fermentation où cela mettoit nos esprits ! Je reçus en même tems les réponses du vizir Ghazioudinkhan aux lettres que je lui avois écrites en quittant le Bengale. Ce seigneur m’invitoit dans les termes les plus forts à me rendre auprès de lui. Soudjaotdola étoit son ennemi ; un plus long séjour à Laknaor ne pouvoit que lui être suspect, d’ailleurs je pensois qu’il pouvoit y avoir quelques liaisons d’intérêt entre M. de Leyrit, gouverneur de Pondichéry, M. de Bussy et le vizir tant par rapport à nos affaires, qu’à cause de Salabetdjingue qui étoit oncle de Ghazioudinkhan. Ces réflexions me décidèrent plus que tout autre chose. Malgré les vives instances de Soudjaotdola et de Tamkimkhan, je repris le chemin d’Eleabad où j’arrivois le 18 Octobre.

Retour à Eléabad.

J’avois laissé à Laknaor Mahmoudcoulikhan qui, craignant que Tamkhimkhan ne fut venu à bout de m’engager à y rester, m’avoit renouvellé avec serment les promesses de me procurer tout ce dont j’aurois besoin. J’allois cependant me trouver bientôt dans la dernière nécessité. Ce qui me restoit