Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/285

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mande à mon divan qui je suis, ce qui m’a amené de ces côtés là, d’où je viens, où je vais. Le divan répond asses laconiquement et fait entendre que mon dessein est de me rendre dans le Dékan. Mais, dit le bonhomme, est-ce que M. Law n’est pas sous les ordres de M. Dupleix ? Est-ce que vous ignorez son retour ? Oui, dit le divan, nous l’ignorons. M. Law a bien appris par des lettres du Bengale, qu’on parloit beaucoup du prochain retour de M. Dupleix, mais il a de la peine à y ajouter foi. « Eh bien, dit le bonhomme, je suis plus instruit que vous de tout ce qui vous regarde. M. Dupleix est arrivé avec une armée formidable, je l’ai vu, j’étois dans un endroit peu éloigné de Pondichéry. Il me fit appeller deux ou trois jours après son débarquement. Vous savez que du tems de Mensouralikhan, j’étois porteur de ses ordres dans toutes les parties de l’empire. C’étoit par mes mains que passoit toute la correspondance entre ce vizir et M. Dupleix, et pour preuves voyez ces lettres. » En même tems il jeta sur les genoux du divan plusieurs lettres persanes ouvertes, toutes à la chape de M. Dupleix, quelques unes adressés à lui, Zoulfekaralikhan, d’autres au vizir. En examinant l’écriture, elles paroissoient anciennes et traitoient de différentes affaires du Carnatik et du Dékan. « Ce n’est pas tout, dit le bonhomme, voici les lettres que je suis chargé de remettre, il y en a une pour Soudjaotdola, une autre pour le vizir. Les voici. On m’a recom-