Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/287

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quelques lettres pour moi ? « M. Dupleix, répondit Zoulfekaralikhan, ne savoit ce que vous étiez devenu, peut-être le sait-il à présent ; mais lorsque j’ai quitté Pondichéry, le bruit généralement répandu étoit que vous aviez été fait prisonnier par les Anglois. Je me suis donc rendu à Laknaor, continua le bonhomme, où j’arrivai la veille de votre départ et je fus bien surpris d’y trouver des Européens. Vous partîtes et je n’eus pas le tems de vous voir. Je restai seulement quelques jours à Laknaor pour sonder le terrein ; après quoi sachant que vous aviez pris la route d’Eleabad, j’ai cru devoir vous suivre pour vous dire de quoi il s’agit et prendre vos conseils, supposé que vous fussiez françois ; comme je n’ai plus lieu d’en douter à présent, voici ce que j’ai envie de faire. Vous connoissez Soudjaotdola, pour moi je vous avoue qu’il n’y a guères à compter sur lui, c’est un jeune homme trop dissipé. Ses ministres d’ailleurs sont, à ce qu’il m’a paru, en grande correspondance avec vos ennemis. La lettre de M. Dupleix que je pourrois remettre n’auroit aucun effet. J’aime mieux aller trouver le vizir ; qu’en pensez vous ? Vous avez sans doute reçu des lettres de lui. Je l’ai su des pattemars que j’ai rencontrés. Vous n’ignorez pas que le vizir est ennemi de Soudjaotdola ; il faut que vous sortiez d’ici ; donnez moi une lettre pour lui, je ferai votre affaire. Il est bon aussi que vous me donniez un de vos domestiques