Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/288

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Je lui dis qu’en effet le vizir m’avoit écrit de l’aller trouver, mais que j’y faisois peu attention ; mon dessein étant d’aller dans le Dékan, que d’ailleurs je n’avois pas d’argent pour un pareil voyage, que cependant si je voyois jour à faire quelque chose de ce côté là, j’irois volontiers trouver le vizir, pourvu qu’il me fit tenir de l’argent. Nous voilà donc à faire la lettre. Zoulfekaralikhan comme plus au fait la dictoit, et je me souviens qu’il vouloit y insérer quelque chose contre Soudjaotdola que nous n’approuvâmes point, mon divan et moi. La lettre contenoit beaucoup de compliments et finissoit par prier le vizir de m’envoyer de l’argent, s’il vouloit que je fusse le joindre. Je ne croyois pas me hazarder beaucoup par une pareille lettre. Cependant pour mieux connoître mon homme, je voulois l’engager à rester encore quelques jours ; mais il me fit entendre que tout dépendoit de la plus grande diligence. Je lui donnai en l’expédiant un pion qui m’avoit toujours bien servi, quelques roupies et deux aunes de drap pour le couvrir, parceque le froid commençoit à se faire sentir. Il partit et se rendit en effet à Dehly.

Zoulfekaralikhan m’avoit quitté sur la fin d’Octobre. Au commencement de Janvier, je n’avois pas encore de ses nouvelles ; mais je savois à peu près à quoi m’en tenir à son sujet, puisque les lettres que je recevois du vizir ne faisoient aucune