Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/289

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mention de celles que Zoulfekaralikhan avoit du lui présenter, et quoique cette lettre ne contint rien contre Soutjaotdola je ne laissois pas d’être inquiet. Zoulfekaralikhan, à ce que j’ai su depuis du pion que je lui avois donné, couroit dans Delhy à droite et à gauche sans se présenter au vizir ; mais je m’imagine qu’il étoit très occupé de concert avec les émissaires tant du Bengale que de Laknaor, à empêcher que le premier ministre, qui désiroit véritablement de me voir hors des dépendances de Soudjaotdola, ne me procurât les moyens d’en sortir. Pour cela, il suffisoit de lui faire entendre que je n’avois pas besoin d’argent ; n’en recevant ni de lui ni de Soudjaotdola, la nécessité, disoit Zoulfekaralikhan, devoit me forcer à retourner dans le Bengale, et c’étoit tout ce que nos ennemis les Anglois désiroient. Je quitte ici ce vieux renard qui reparoitra dans la suite.

La dernière lettre que j’avois reçue du vizir étoit des plus pressantes, elle étoit accompagnée de ses passeports, de ceux d’Olkarmottar avec une lettre du général Marate qui, ainsi que celle du vizir, parloit d’un projet de la plus grande conséquence et qui demandoit une promte exécution. L’argent, les titres, les honneurs dévoient m’être expédiés aussitôt que le vizir auroit appris mon départ d’Eleabad, enfin rien ne devoit m’arrêter. Tout cela étoit bon et en effet ce n’étoit plus l’argent qui me retenoit ; grâce aux soins des personnes à qui on avoit confié le dépôt [à Patna] je