Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/290

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me trouvois assés bien pourvu ; j’avois d’ailleurs reçu une somme de dix mille roupies que Doroupcha, le Raja de Bettia, avoit bien voulu me prêter à la recommandation des RR. PP. Capucins, missionnaires italiens ; ainsi j’étois en état de marcher, mais par réflexions je craignois de faire quelque chose qui ne fut pas dans les vues de Mrs de Pondichéry. J’aurois voulu être instruit de leurs intentions.

D’un autre côté notre séjour à Eleabad devenoit de jour en jour plus difficile. Mirdjaferalikhan, nouveau soubahdar de Bengale accompagné de l’armée angloise commandée par le colonel Clive étoit monté jusqu’à Patna, après avoir pacifié les troubles de la province de Pourania occasionnés par un ancien serviteur de la maison de Saokotdjingue qui vouloit faire valoir les droits d’un héritier de cette famille qui étoit sous sa tutelle. Il se nommait Azer Ali khan. Ne sachant où donner de la tête, il vint me trouver à peu près dans ce tems à Eleabad avec un nommé Lakazary et sous le prétexte du voyage à Delhy que je lui conseillois de faire, il m’accrocha deux ou trois cents roupies avec un fusil. Je n’en ai plus entendu parler.

Nécessité de quitter Eleabad.

Mirdjaferalikhan avoit envoyé à Soudjaotdola une personne de confiance avec de beaux présents ; on avoit entamé une négociation dont je sçavois,