Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/291

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à n’en pas douter, que nous étions en partie les sujets ; j’étois tranquille, il est vrai, du côté de Mahmoudcoulikhan, c’est à dire je pensois qu’il n’avoit pas envie de nous trahir. Il avoit lui-même reçu des présents ; mais il avoit fait voir à mon divan certaines lettres qui ne nous étoient pas favorables, c’étoit assés nous dire d’être sur nos gardes. En effet Tamkimkhan étoit capable de pousser les choses à l’excès, et Marmoudcoulikhan, tout parent qu’il étoit de Soudjaotdola, n’auroit pu détourner le coup. Je me déterminai donc à m’éloigner plus tôt, et mon parti étoit pris d’aller dans le Dékan. En conséquence je congédiai tous les bateaux de louage que j’avois, qui m’étoient inutiles, puisque l’expédition du Bengale n’avoit pas lieu. Je ne gardai que les Bazaras et deux ou trois petits bateaux qui nous appartenoient. Ce fut dans ces circonstances que je reçus les premières nouvelles du Dékan. Elles étoient de M. de Bussy qui me marquoit la réception des paquets que j’avois envoyés par M. de Bellême, le retour de notre escadre à l’Isle de France des vaisseaux qui avoient apporté M. le chevalier de Soupire avec des troupes et l’attente où l’on étoit de voir arriver cette année des forces plus considérables, mais pas un mot de M. Dupleix, malgré toute l’histoire de Zoulfekaralikham ; on ne savoit pas encore positivement, suivant la lettre, qui devoit venir commandant général de l’armée. Le paquet de M. de Bussy contenoit deux lettres persanes, l’une