Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/298

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connoissance de la langue sanscrite est réservée à un très petit nombre de Brames des plus savants, ils se trouvent seuls possesseurs de cette espèce de lanterne magyque, d’où ils font réfléchir tels objets qu’il leur plait. D’ailleurs, quoique tous les gentils du continent depuis le cap Comorin jusqu’à Lahore s’accordent[1] à reconnoitre le vedam, cependant ils différent beaucoup dans les altérations qui ont été faites. De là différentes figures sont adorées dans diverses parties de l’Inde, et la première simple vérité d’un être tout puissant se trouve ainsi perdu dans le culte absurde d’une multiplicité d’images qui, dans le principe, n’étoient que les symboles de ses divers attributs.

« Ces divinités sont adorées dans des temples qu’on nomme Pagodes[2], bâtis dans toutes les parties de l’Indoustan, dont l’étendue est une terre sainte pour ses habitans, c’est à dire, il n’y a pas un seul endroit où quelque divinité n’ait paru et n’ait fait quelque chose pour mériter un temple et des Brames pour le desservir. Quelques uns de ces batimens sont d’une grandeur

  1. Mr Scrafton s’est trompé ici. Ce que nous nommons le Vedam qui n’est qu’un commentaire des quatre Bvedas connu dans le Bengale et à Benares sous le nom de Tcharta Bvade n’est suivi que dans le Dekan, aux Côtes Coromandel et Malabar et dans l’isle de Ceylon. Tout l’Indoustan et le Bengale suivent un autre Shaster ou Commentaire du Tcharta Bvade.
  2. Ce paragraphe est emprunté à un autre livre ou à une autre édition. (Note de M. Hill.)