Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/302

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comme j’ai dit, sont versé dans leur langue savante prennent l’essor au dessus du vulgaire. On en trouve quelques uns qui ont poussé leurs études dans les mathématiques assez loin pour se faire un système du monde entier, et un cours d’astronomie plus régulier qu’on ne croiroit, mais qui n’approche pas de la perfection à laquelle cette science est parvenue chez les Européens. Ils calculent très bien leurs éclipses. Je me souviens d’avoir entendu dire souvent au V. P. Boudier[1], Jésuite, qu’il avoit été surpris des connoissances qu’il avoit trouvées dans certain raja[2] qu’il avoit eu occasion d’entretenir pendant ses voyages dans l’Inde. Je me souviens aussi d’un certain Saladjes jnontra, officier de distinction, qui étoit à Patna, et que je voyois très souvent ; c’étoit un plaisir de l’entendre discourir et de voir les moyens dont il se servoit pour tâcher de concilier ses idées particulières d’astronomie et de géographie avec celles qu’il avoit puisées parmi les Européens. Par une application suivie, il étoit venu à bout de concevoir assez bien notre système de l’univers. « Du reste[3], on peut dire que

  1. Au département des manuscrits de l’India Office, il y a un manuscrit des « cartes générale et particulière du Bengale », de James Rennell. Dans l’une des notes, il écrit que Claude Boudier, jésuite, a établi la longitude de Bénarès. C’est la seule fois où, à ma connaissance, il soit question de lui. La date est de 1772 environ. (Note de M. S. C. Hill.)
  2. Nadasingue, raja de Jeypour dans l’ouest d’Agra.
  3. Scrafton’s Réflections, p. 7-14.