Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/305

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quoique les poulets ne voulussent pas manger. »

Il y a, comme j’ai déjà dit, plusieurs divisions dans la caste des brames. Ils portent tous le cordon, mais diffèrent par le nombre de fils dont il est composé. Les grands brames ne peuvent rien manger de ce qui a vie. Si, à l’aide d’un microscope, vous leur faites voir des insectes dans les fruits, dans le lait qu’ils mangent, ils vous disent que c’est une erreur de votre part, que l’objet aperçu est dans le verre et non dans ce qu’ils mangent. Leur abstinence de toute chair vient sans doute de la doctrine de la métempsycose, mais comment concilier cette opinion avec la permission qu’ont les autres gentils, et même beaucoup de brames de manger de plusieurs sortes de poissons, du mouton, du cabri et de presque toutes les bêtes fauves ? Certains animaux terrestres ou aquatiques qui sont permis à une caste sont défendus à une autre ; il n’y a que la dernière[1] à qui il soit permis de manger de tout, aussi est-elle toujours regardée comme impure. Ces distinctions me feroient croire que dans le système du législateur, il entroit moins de religion à cet égard que de politique pour la conservation des animaux. Les seuls véritablement sacrés sont la vache, le bœuf, le veau, certains oiseaux sauvages ; la volaille domestique est regardé comme impure chez les gentils, même plus

  1. C’est à dire une cinquième formée par ce qu’on nomme les halalkores ou Parias.