Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/307

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ration qu’un brame acquiert par sa seule naissance.

« Les Brames[1] qui se trouvent tout à fait dégagés des affaires du monde, forme une espèce de gens fort superstitieux et de mœurs très innocentes, qui étendent la charité autant qu’ils peuvent sur les hommes et les animaux ; ils font consister la perfection de leur religion dans l’observation exacte du nombre de cérémonies prescrites en l’honneur de leurs dieux, et dans la plus grande attention à préserver leurs corps de toutes souillures ; de là toutes ces purifications, ces ablutions, auxquelles on les voit presque toujours occupés. » Un Européen qui, pour la première fois de sa vie, verroit un brame faire sa prière sur le bord du Gange, ou à quelque fontaine privilégiée, seroit tenté de le prendre pour sot par la quantité de signes qu’il fait et la variété de ses gestes ; il faut assurément qu’il ait bonne mémoire pour ne pas se tromper. Probablement ils ont quelque livre qui répond à notre rituel, mais beaucoup plus ample.

Le service qu’ils estiment le plus agréable à leurs divinités est celui qu’ils nomment Pouja, qui n’est autre chose qu’un sacrifice d’offrandes, accompagné de toutes les cérémonies que la superstition peut avoir inventée. Les rajas le font célébrer presque tous les jours chez eux, et même

  1. Scrafton’s Reflections, p, 7.