Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/310

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degré au dessus. Les halalkores sont regardés avec tant d’horreur que dans quelques parties de l’Inde, comme à la côte Malabare, si un halalkore vient à toucher un homme distingué par sa naissance, un Nair, par exemple, celui ci tire son sabre et le tue impitoyablement ; il n’a à craindre ni les loix, ni les remords de sa conscience. Un Indien qui vient à perdre sa caste, telle qu’elle soit, se trouve dans la caste des halalkores, mais ce n’est pas sans retour. Aujourdhui il n’y a point de crimes que les brames n’ayent trouvé le moyen de faire expier moyennant des pénitences, et surtout des aumônes, dont une bonne partie tombe dans leurs mains.

La plupart des gentils vivent de lait, de ris et de légumes assaisonnés d’épiceries et autres drogues que fournit le pays. Ils se contentent de cette nourriture moins par religion que parce qu’elle leur coûte peu, car les brames exceptés, et une ou deux autres castes, il leur est permis de manger du poisson et certaines viandes ; aussi ceux qui sont en état de se procurer ces douceurs s’en privent rarement. Il y a quelques castes distinguées, où l’on voit toutes les familles, quoique riches, se nourrir beaucoup plus scrupuleusement que les brames mêmes ; soit par dévotion, soit par ostentation, il n’est pas permis d’y brûler du suif parcequ’il vient de l’animal ; je ne sais même s’il leur seroit permis d’avoir une tabatière d’écaille ou de corne. On leur met dans l’idée qu’en se con-