Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/311

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damnant à une abstinence aussi scrupuleuse de tout ce qui a raport à l’animal, ils auront un jour le bonheur d’être associés aux brames par les transmigrations. Ils devroient donc, pourriez vous me dire, s’abstenir aussi de lait, et de nos draps. Mais il y a une différence ; le lait et la laine se tirent de l’animal sans qu’il en souffre. Le soldat gentil a la permission de manger du mouton, du poisson, du gibier. En général, on doit convenir que l’Indien vit très sobrement ; on en voit très peu qui fassent usage de liqueurs fortes.

Il seroit trop long de détailler toutes leurs cérémonies, ou plutôt leurs folies religieuses. Plusieurs autres en ont fait des collections très amples, sans compter celles que donneront probablement un jour les Missionnaires Italiens qui m’ont paru avoir très approfondi la religion des Gentils et les différences qui s’y trouvent d’un pays à l’autre. Je me contenteroi de dire qu’ « au milieu de tant d’erreurs, on voit avec plaisir qu’ils reconnoissent les vérités qui forment l’harmonie de l’univers, savoir qu’il existe un être suprême, à qui rien ne peut être aussi agréable que la charité et les bonnes œuvres. Les cérémonies de leur culte au grand temple de Djagonat, où tous les Indiens vont en pèlerinage, semblent n’avoir été instituées que pour leur rappeler ces vérités. Là, le brame, le laboureur, le marchand, toutes les castes présentent leurs offrandes, mangent et boivent ensemble, donnant par là à entendre que