Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/316

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pureté religieuse est en danger, il cède souvent et donne ce qu’on lui demande ; s’il n’en a pas le moyen, souvent il trouvera parmi ses confrères de quoi y supléer. Le courage se fait appercevoir dans tous, à ces sortes d’occasions quelques lâches qu’ils puissent être d’ailleurs.

« Les Indiens sont assez charitables. Les brames qui, à d’autres égards ont perverti la doctrine du législateur ont eu, néanmoins, grand soin d’entretenir l’amour du prochain dans les esprits, en leur faisant comprendre combien une transmigration heureuse ou malheureuse dépend de l’exercice ou du défaut de cette vertu. Ils y ont même attaché une sorte de vanité qui, pour le bonheur du pays, étend partout ses effets. Rien ne flatte plus leur ambition que d’avoir un temple, une chauderie, un étang qui porte leur nom ; ce sont des monumens publics qui font plus honneur aux enfans que toutes les richesses que leurs parens auroient pu leur laisser. »

Les mœurs d’un Indien sont douces. Il fait consister son bonheur dans les plaisirs d’une vie privée. Ses amusemens sont d’aller à la pagode, d’assister à toutes les fêtes de religion qui sont fréquentes, et dont quelques unes sont très gayes. Il fait son étude et son plaisir de remplir avec la plus grande précision une variété de cérémonies que le brame lui prescrit en toute occasion, car un indien offense continuellement ses dieux ; il