Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/32

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en guerre. Toutes les réclamations qu’on adressa au Conseil de Calcutta restèrent vaines et sans résultat. À la même époque, les Anglais saisirent encore des vaisseaux hollandais, portugais, maures et arméniens, parce qu’ils les croyaient propriété française ou supposaient qu’ils avaient des Français à leur bord.

Ces divers attentats produisirent le résultat qu’en attendaient les Anglais ; le commerce français du Bengale ne fut pas ruiné mais il fut très affaibli et la situation de nos divers établissements devint des plus précaires. Il n’en était aucun qui ne fut endetté ; Chandernagor et Cassimbazar furent les plus éprouvés ; Chandernagor devait 300.000 roupies en 1751.


Les incursions des Marates, si fréquentes à cette époque, ne furent pas moins préjudiciables à la prospérité de nos établissements. En ravageant le Bengale, les Marates s’étaient engagés à respecter les propriétés européennes et, ce qui paraît surprenant, ils tinrent parole ; mais à cette parole on ne croyait guère et l’on agissait toujours comme si l’on redoutait d’eux les pires catastrophes.

Ces incursions commencèrent en 1742 par l’invasion du Béhar par Basker Punt, lieutenant de Ragogy Bonsla. Ce dernier s’était depuis dix ans taillé une royauté véritable dans le Bérar qu’il ne cherchait qu’à agrandir. L’occident lui étant fermé par d’autres chefs marates aussi puissants que lui, Dummaji Gaeckwar, Mohadji Holkar et Ranoji Sindia, il se jeta sur le Bengale, que nul ne