Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/33

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cherchait à lui disputer. L’invasion de 1742 faillit coûter le pouvoir au nabab du Bengale ; trahi par un de ses principaux officiers, il vit les Marates s’emparer du Catec, de Mednipour et de la ville d’Hougly ; seul, un gonflement du fleuve empêcha les envahisseurs d’entrer dans le district de Murshidabad. Pendant que les Marates s’endormaient sur ce succès, une contre-attaque imprévue du nabab leur fit perdre en un instant tous leurs avantages et Basker Punt dut rétrograder jusque dans le Bérar. Une autre invasion en 1744 amena les Marates jusqu’à Burdouan ; le nabab les éloigna, dit-on, par une somme d’argent. Basker Punt revint quelque temps après avec une nouvelle armée ; le nabab se débarrassa de lui par un crime. Sous prétexte de parlementer, il l’attira dans sa propre tente et l’y fit assassiner.

Une nouvelle invasion trouva un précieux encouragement dans une révolte des Afghans qui étaient au service du nabab ; la fortune ne fut favorable ou contraire ni aux uns ni aux autres ; les pluies et diverses préoccupations firent rentrer Ragogi Bonsla dans le Bérar. À la fin de 1747 et au commencement de 1748, les Marates parurent encore jusqu’aux portes de Murshidabad.

Ces incursions répétées, sans succès assuré de part et d’autre, jetaient les esprits dans une inquiétude continuelle et paralysaient toutes les transactions commerciales. Les opérations étaient à chaque instant traversées par de nouveaux incidents et nul n’osait engager sa parole ou son argent sur un avenir incertain et toujours péril-