Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/324

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la lumière ; le chef regarde partout, et ne voit rien. Il fait remettre les piquets en terre, et dans cette opération cloue la main du voleur qui eut le courage de souffrir sans faire le moindre mouvement. Chacun s’étant retiré, le maître se remit au lit ; une, ou deux heures après, le voleur qui avoit apperçu la corde passée au bras du maître vint à bout de la couper, tout cloué qu’il étoit. Il se détache ensuite, coupe les cordes qui retenoient le cheval, saute dessus, et décampe en passant sur le ventre à ceux qui étoient en sentinelles. On crie, on veut courir après, tout fut inutile ; le voleur bien monté et qui connoissoit la carte, se mit bientôt hors de danger[1].

Voici encore un fait qui paroit prouvé, et sur lequel on peut juger du caractère de ces gens. Du nombre des callers employés par les Anglois pour voler les chevaux de leurs ennemies, deux frères furent pris et convaincus d’avoir volé en différents tems tous les chevaux du major Laurence et du capitaine Clive, le même qui a fait tant de bruit dans le Bengale. Les prisonniers avouèrent le fait, mais ayant su qu’ils alloient être pendus, l’un d’eux s’offrit d’aller chercher les chevaux pendant que son compagnon resteroit en prison, et de les ramener sous deux jours, mais à condition

  1. Cette histoire est apparemment empruntée à l’histoire d’Orme. (Vol. V, p. 381-382 ; réimpression de 1861). Note de M. Hill.