Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/326

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est obligé de souffrir, ou d’exercer les tourmens ou cruautés que l’autre juge à propos d’exercer sur lui même ou sur sa propre famille. La fureur de la vengeance les transporte tellement, disoit on, qu’on a vu quelquefois un homme pour un petit affront, massacre[r] sa femme et ses enfans, seulement pour avoir la satisfaction détestable d’obliger son adversaire à commettre les mêmes cruautés sur sa famille ; mais l’auteur anglois[1] assure que pour l’honneur de l’humanité aucun des officiers anglois n’a apperçu la moindre chose qui ait raport à des pratiques aussi diaboliques, et je ne sache pas qu’aucun des officiers françois ait jamais été témoin de pareilles horreurs.

Mœurs et coutumes des Maures.

Comme vous avez déjà lu probablement ce que j’ai écrit sur le gouvernement des Maures, vous devez savoir à peu près ce que je pense à leur sujet ; ainsi il me reste à dire peu de chose, et ce peu sera tiré, du moins en partie, de l’ouvrage anglois ; mais avant que d’aller plus loin, je veux vous demander pourquoi nous nommons Maures ces mahométans de l’Inde, qui sont encore plus étonnés que moi de ce que nous leur donnons un nom qu’ils ne portent pas. En effet, ce nom est impropre, et ne convient, je crois, qu’aux habitans de la Mauri-

  1. V. Orme’s History, vol 5, p. 382. — M. Orme attribue cette histoire au père jésuite Martin. (Note de M. Hill.)