Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/330

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due ; il ne leur est permis que de voir de tems en tems leur mère, et le père même n’a pas la permission de voir sa bru. Dès lors cette dissimulation que les enfans ont si bien retenue des leçons et des exemples de leurs parens, se pratique entre le père et le fils. La jalousie se met entre eux, et l’histoire nous montre qu’elle finit par des scènes sanglantes. Telle est l’éducation des grands, il y a peu d’exceptions. Dans le peuple, la pauvreté seule sauve d’une pareille éducation ; car, dès qu’un maure a trouvé de l’argent, il se met de niveau avec ses supérieurs, et les imite en tout. Vous voyez donc dans tout ceci les semences de cette perfidie, de cet attachement aux plaisirs des sens, qui sont les qualités distinctives d’un maure indien, qualités qui auroient infailliblement causé leur destruction si ce n’étoit les recrues qu’ils reçoivent continuellement des pays dont ils sont originaires. »

« Les Tartares Usbecks, Calmouks et autres, tous confondus sous le nom de Mogols, sont en arrivant dans l’Inde, ainsi que les Patanes, des gens hardis, entrepreneurs, qui ne respirent que la guerre. Les anciens dans le pays sont des petits maîtres auprès de ces nouveaux venus, et ne manquent pas de tourner en ridicule la grossièreté de leurs manières. Chaque mogol ou Patane ayant ordinairement avec lui un bon cheval, est sûr d’être aussitôt mis au service, parce qu’en effet ils sont plus fidèles que les autres Mahomé-