Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/331

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tans. Ils commencent par être simples cavaliers, advancent petit à petit, et parviennent souvent au commandement. Ils ont d’abord en horreur cette sensualité, cette mollesse qui caractérisent leurs maîtres ; mais avec le tems leurs mœurs originaires disparoissent pour faire place à celles qu’ils avoient méprisées. Ils se marient dans le pays, et leurs enfans, ou du moins leurs petits enfans, n’ont absolument rien de leur origine tartare.

« Les Persans sont en petit nombre. À quelque cour de l’Inde qu’ils paroissent, ils sont bien reçus ; on est jaloux même de les avoir et de s’allier avec eux, à cause de leur politesse, de leur éducation qui a quelque chose de plus noble, et parce que, d’ailleurs, ils sont plus blancs que les autres Mahométans.

« Quant aux domestiques et esclaves, gentils d’origine, mais élevés dans la religion mahométane, on peut dire que c’est la race la plus maudite qui soit sur la terre. Ils n’ont aucune des bonnes qualités des gentils, et prennent des Maures ce qu’il y a de plus mauvais. »

L’hospitalité est, je crois, la seule vertu à laquelle les Maures puissent prétendre. C’est un refuge pour eux contre l’oppression du gouvernement, et beaucoup d’entre eux se feroient scrupule de manquer de parole à quelqu’un qu’ils auroient logé dans leur maison. Ne croyez pas pour cela que l’amitié soit regardée comme un