Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/344

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les mieux travaillés ; portez-y toutes ces curiosités en porcelaine qui sortent de nos manufactures, vous n’y trouverez jamais leur prix. Si vous en portez une très petite quantité vous pourriez vous en défaire ; mais ce ne sera que parce que le nabab ou d’autres gens d’autorité vous forceront de leur en faire présent, ou forceront quelque autre de vous les acheter. Du moins, les choses alloient ainsi il y a 8 ans, dans le Bengale. Vous aurez même bien de la peine à trouver seulement le poids de vos vases d’or, qui passeront pour’tombak dans l’Inde. C’est chez eux une composition d’or, d’argent et de cuivre. Il n’y a presque point d’alliage dans leurs ouvrages d’or ou d’argent. Un Indien aimera mieux porter sur lui, poids pour poids, une petite plaque ronde d’or pur, toute unie, que la plus belle médaille d’or que vous pourriez lui faire voir. Cependant cela seroit différent, je crois, si cette médaille représentoit quelque chose qui eût raport à leur religion.

Les seigneurs maures sont très polis et d’autant moins sincères. Les complimens ne leur coûtent rien. Ils ont, ainsi que presque tous les gentils, la plus grande facilité d’expression qu’on puisse imaginer. Cela provient, je crois, de leur manière de vivre, ou plutôt de passer le tems. Peu occupés de tout ce qui s’appelle sciences ou reflexions abstraites, la conversation fait leur amusement et leur unique étude, c’est à qui employera les expressions les plus recherchées. Grands amateurs