Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/350

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les fruits dans les provinces de Soujaotdola sont les mêmes que dans le Bengale ; le Kerbousa ou melon y est meilleur, mais la mangue n’y est ni si bonne, ni en si grande quantité. On trouve beaucoup de tabac, et d’excellent, surtout auprès de Bénarès ; les cotoniers y viennent bien, le lin, les cannes à sucre en quantité. Les raffineries sont aussi parfaites que chez nous ; on ne voit ni cocotiers, ni bambous ; on y suplée avec des branches d’arbres qu’on coupe dans les bois ou sur les montagnes ; aussi les maisons de petit peuple n’ont pas en dedans cette symétrie à laquelle on parvient plus facilement en se servant du cocotier et bambous. On fait du salpêtre aux environs des villes de Laknaor et d’Aoud ; on pourroit faire aussi l’ophium, mais tous ces articles qui sont dans le Bengale et à Patna des objets d’un grand commerce sont réduits ici à la simple consommation. J’en excepte cependant le sucre qu’on transporte dans le Nord.

La mer est l’âme du commerce ; plus on s’en éloigne, moins il est florissant. C’est ce qu’il est aisé d’appercevoir dans toutes les parties du monde. Le Gange traverse tout le pays de Soudjaotdola qui, d’ailleurs, est entrecoupé de plusieurs belles rivières qui se jettent dans le Gange, et qu’on remonteroit facilement, soit à la cordelle, soit à la voile dans le tems des vents d’est et du sud-est qui règnent une grande partie de l’année, et par là, on entretiendroit communication avec Agra, Dehly et