Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/356

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habitans ont de la peine à subsister. On craint que le pays ne se peuple trop, et pour prévenir ce malheur on a établi des communautés d’hommes et femmes où le vœu de chasteté est observé à toute rigueur. Si quelqu’un est convaincu d’avoir manqué à son vœu, on l’attache à la porte du couvent ; il reste dans cette situation un jour exposé au public ; ensuite on le chasse comme un malheureux.

Les femmes Thibetines font un très grand usage de perles dans leurs ajustemens. Il n’y en a point qui, pour peu qu’elle soit à son aise, ne porte un petit bonnet en forme de calotte tout garni de perles.

Les faquirs gentils, ou religieux mandiants de toute l’Asie, sont les seuls qui puissent faire le commerce de l’or impunément. Il n’y a qu’eux qui puissent le faire sortir, parcequ’étant regardés comme des saints, ils passent toutes les douanes sans être fouillés. D’ailleurs, ils vont par troupes, quelquefois de deux ou trois mille ; il n’est pas sur de les insulter. Ils portent cet or à Surate, Golconde, à Patna, dans le Bengale, et dans tous les ports de mer. Ils le changent contre des perles, des diamants et autres pierreries qu’ils portent au Thibet, où ils les vendent très cher aux habitans.

Les moutons du Thibet sont très grands ; leur chair est esquise ; la laine en est très longue et très fine. Ils ont la queue fort grosse. C’est avec