Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/40

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Telles étaient les difficultés de diverse nature au milieu desquelles les établissements européens et notamment les nôtres vivaient en 1747. Nous allons voir maintenant comment le commerce pouvait se mouvoir au milieu de ces difficultés.

Le crédit n’existait pas comme aujourd’hui : en général, toutes les opérations entre Européens et Indiens se faisaient au comptant. Au début d’une saison, nos établissements recevaient de France une somme d’argent plus ou moins considérable, proportionnée à leurs besoins ; avec cet argent, on achetait des marchandises ou l’on faisait des commandes qui devaient s’exécuter au cours de l’année ; à la fin de la saison, ces marchandises étaient transportées à Lorient, qui était le port de la compagnie. Les marchandises arrivées de France étaient de même vendues pendant le cours de l’exercice.

Ce système manquait d’ampleur, mais il était conforme aux mœurs du temps. On en voit tout de suite les inconvénients ou même les dangers. Si par naufrage ou par toute autre cause accidentelle, les fonds n’arrivaient pas de France à l’époque prévue, il fallait restreindre les achats aux disponibilités des loges, généralement très faibles, ou bien recourir à des usuriers qui encaissaient en réalité tout le bénéfice des opérations. Si une guerre survenait, les navires risquaient d’être pris et, s’ils échappaient à ce péril, ils n’étaient pas tou-