Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/42

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seconde guerre avec l’Angleterre. Tous nos comptoirs demandaient qu’on leur fit passer des fonds dès le commencement de l’année ; il n’était pas toujours possible de leur donner satisfaction.

À défaut d’argent comptant, il y avait avant 1745 dans le Bengale de riches marchands indigènes qui consentaient volontiers à satisfaire avec leurs propres fonds aux commandes de la compagnie. Depuis que le pays était déchiré par des guerres civiles ou menacé par des invasions étrangères, ces marchands n’ouvraient plus leurs bourses, même dans les besoins urgents, et ne voulaient plus travailler qu’au fur et à mesure des avances qu’on leur faisait parvenir.

Pour exécuter les ordres de France, on était réduit à s’adresser aux usuriers ou aux banquiers[1]. Au nombre de ceux qui firent ainsi des avances à la compagnie se trouvait le fameux Jogot Chet. Ces avances portaient surtout sur la loge de Cassimbazar.

Jogot Chet mourut au commencement de 1746, laissant pour seuls héritiers deux enfants en bas âge, dont l’un se nommait Chetmatabraye. Pendant leur minorité, ce fut avec un nommé Roupsongy que nous eûmes à discuter nos intérêts ou plutôt nos dettes. Roupsongy en demanda le remboursement.

Or, depuis le commencement des incursions marates, il ne se faisait plus aucune transaction à Cassimbazar. En l’absence de tout com-

  1. L’intérêt normal de l’argent était de 12 %.