Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/43

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

merce, le Conseil de Chandernagor résolut en mars 1745 sinon d’évacuer complètement la loge. du moins de ne plus y laisser qu’un simple agent subalterne, un ouaquil et quelques pions. M. Fournier, qui commandait la loge, reçut en conséquence l’ordre de revenir à Chandernagor, puis, sur l’annonce d’une nouvelle invasion marate, de rester à son poste. L’évacuation de Cassimbazar était d’ailleurs interprétée par les Anglais comme une sorte de faillite, et tous les rapports administratifs de cette époque nous représentent l’influence des Anglais comme bien supérieure à la nôtre, même après la chute de Madras. Roupsongy crut voir dans notre départ la perte de son gage.

Le danger marate ayant disparu peu de temps après, M. Fournier reçut de nouveau l’ordre d’abandonner la loge, dont l’entretien était trop onéreux. Cette fois les Chets[1], encore conseillés par les Anglais, s’y opposèrent résolument ; ils demandèrent tout au moins que M. Fournier ne quittât pas Cassimbazar sans leur avoir laissé des gages suffisants. Après quelques pourparlers et pour leur donner satisfaction, on leur donna des gages sur les draps que nous avions à Patna et M. Fournier put quitter Cassimbazar le 15 octobre 1746. Les meubles de la loge étaient à peine embarqués que,

  1. À partir de la mort de Jogot-Chet, le nom de Chet est désormais attribué à ses héritiers sans distinction de personnes et l’on verra au cours du mémoire de Law quel rôle considérable ces fameux banquiers jouèrent au moment de la bataille de Plassey.