Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/424

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ces lieux qu’on regarde comme ce qu’il y a de plus respectable.

Indoupot est le nom du raja ; c’est un jeune homme d’une asses belle figure et fort aimé pour la douceur de son gouvernement. Il est tributaire du Grand Mogol à qui cependant il ne paye rien des vingt cinq millions qu’on prétend qu’il retire tous les ans. Les Marates sont ceux qui le chagrinent le plus. Il a été obligé de leur céder l’usufruit d’une partie de son pays pour satisfaire leurs prétentions sur le quart des revenus, et malgré cela il ne se passe point d’année qu’il n’ait quelque chicane à essuyer de leur part ; mais il a des ministres entendus qui le tirent d’affaire, mieux que ne le peuvent faire des rajas, même plus puissants que lui. [Indoupot parut charmé de notre arrivée et nous donna un endroit hors de la ville où nous fumes faire aussitôt nos baraques].

La discipline du camp.

La tranquilité de notre séjour dépendoit de la conduite que nous tiendrions tant envers Indoupot et sa famille qu’à l’égard des habitants en général ; sur quoi je fis publier deffense absolue de tuer bœuf, vache, ou veau ni aucun de ces oiseaux que les Gentils ont en vénération. Deffense d’emprunter quoique ce fut des gens du pays sans mon ordre, et, pour plus grande sûreté, je priai le raja de défendre à ses sujets de rien prêter.

Deux événements, désagréables à la vérité, ne