plois et le recommanda particulièrement à son fils Miren qu’il laissoit commandant en son absence ; on assure même qu’il lui donna ordre de le faire périr. Mirdjafer étoit à peine parti que Miren se disposa à attaquer Raedolobram. Celui-ci implora la protection des Anglois, et M. Scrafton qui résidoit à Morshoudabad lui envoya sur le champ un petit détachement qui obligea Miren de se tenir tranquille ; un courier en donna bientôt avis à Mirdjafer qui parut d’abord très piqué et voulut retourner à sa capitale, mais M. Watts qui l’accompagnoit lui fit entendre raison, et s’y prit de manière à l’engager non seulement à poursuivre sa route pour Calcutta mais à permettre à Raedolobram d’y venir aussi. Raedolobram se rendit donc à Calcutta où il est encore aujourd’hui mais gardé à vue.
Je ne sçais rien de particulier de cette visite de Mirdjafer, sinon qu’il y eut beaucoup de fêtes, beaucoup de bals à Calcutta, et que le nabab, très satisfait des honneurs qu’on lui avoit faits, peut-être très content de se voir libre, retourna à Morshoudabad. On ne me dira pas, j’espère, que, preuve qu’on ne vouloit plus l’arrêter, c’est qu’on ne l’a pas fait ; lorsqu’on le laissa partir de Calcutta, et même avant qu’il y arrivât, on avoit probablement déjà des avis sûrs que les François étoient trop occupés ailleurs pour penser de longtems au Bengale. D’ailleurs la bonne réception qu’on avoit fait au nabab à Calcutta devoit porter à croire qu’il