Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/446

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quillement dans Dehly. Hytelrao fut rejoindre Holkarmollar qui, après avoir tout ravagé du côté de Lahore, voyant son armée chargée de butin et la saison des pluies commencée, ne crut pas à propos de pénétrer plus avant, de sorte qu’il n’y eut aucune affaire décisive entre les Patanes et les Marates. Olkarmollar s’en revint dans le Dékan.

Le Chazada fut d’abord asses tranquille à Dehly, il paroissoit que le vizir avoit envie de s’en tenir à l’accommodement qui avoit été fait ; mais dès que les Marates furent éloignés, ce ministre leva le masque et fit des dispositions pour surprendre le prince. Le respect qu’on conserve encore assés généralement dans l’Inde pour le sang de Tamerlan empêchait le vizir d’agir ouvertement ; il n’avoit auprès de lui que deux ou trois chefs, gens dévoués à ses ordres, qui voulussent se charger de cette commission ; mais il avoit cinquante à soixante Européens, les mêmes qui m’avoient quitté devant Dehly, c’étoit autant qu’il lui en falloit s’il s’y étoit bien pris. Douze ou quinze cents hommes attaquèrent tout d’un coup le quartier du prince. Heureusement il étoit sur ses gardes, il avoit eu deux ou trois heures pour se préparer. Il se battit à la tête de ses gens comme un désespéré, et quoi qu’il n’eût pas au delà de quatre cents hommes avec lui, il vint à bout de repousser ses assassins, car on le vouloit mort ou vif. Il força une des portes de la ville et se mit pour la seconde fois en liberté,