Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/454

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de plusieurs rajas dans les provinces dépendantes du Bengale l’invitoit d’ailleurs à quelque entreprise dont le succès lui paroissoit immanquable. Soudjaotdola avoit bien encore un autre but, c’étoit celui de tirer de manière ou d’autre le soubah d’Eleabad des mains de son parent Mahmoudcoulikhan dont il n’étoit pas content. C’étoit faire d’une pierre deux coups très intéressants pour lui, en ménageant en même tems le vizir vis à vis duquel il ne voulut pas paraître se mêler des affaires du Bengale[1]. En conséquence la partie fut liée avec le chazada. Mahmoudcoulikhan fut choisi pour paroître seul conduire l’entreprise contre Jafferalikhan et Soudjaotdola restant lui-même à Laknaor où Aoud devoit saisir le moment favorable par l’éloignement de Mahmoudcoulikhan pour s’emparer de la forteresse d’Eleabad.

Ce soubah, comme je l’ai déjà dit, est un des trois appartenants à Soudjaotdola, mais Mahmoudcoulikhan à qui on l’avoit confié, abusant des droits que sa parenté avec Soudjaotdola lui donnoit, affectoit une indépendance et ne payoit presque rien des revenus au soubahdar. Celui-ci désiroit donc s’en mettre en possession, en évitant cepen-

  1. Quoique mécontent de Mirdjaferalikhan, il entroit peut être dans sa vue de ne pas lui faire connaître ce qu’il pensoit et de le ménager par conséquent ainsi que les Anglois, de sorte que si l’expédition du chazada venait à manquer, Mirdjafer et les Anglois ne voulussent se venger sur lui des hostilités commises par le chazada. (Autog.).