Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/455

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dant, s’il étoit possible, de se brouiller avec son parent, et c’est à quoi il prétendoit parvenir par l’entreprise contre Mirdjaferalikhan. En effet Mahmoudcoulikhan devenant possesseur du soubah de Behar, n’auroit pas eu à se plaindre de se voir dépouiller du soubah d’Eleabad, moins riche, moins étendu que l’autre. Or c’étoit une affaire qu’on regardoit comme immanquable, on ne vouloit pas même admettre l’idée que Mahmoudcoulikhan put être repoussé ; au surplus, dans ce cas, c’eut été sa faute ; il devenoit alors disgracié, méprisé généralement, et Soudjaotdola possesseur d’Eleabad trouvoit de quoi justifier sa conduite, en ne lui rendant pas ce soubah.

Soudjaotdola, pour mieux cacher son jeu vis à vis du vizir, qui auroit pu prendre quelque jalousie en le voyant à la tête de son armée marchant du côté d’Eleabad, faisoit courir le bruit qu’il étoit très irrité contre Mahmoudcoulikhan, qu’il se préparoit à le faire repentir de son entreprise de concert avec le chazada sur les provinces du Bengale.

Le détachement arrêté dans sa marche vers Patna, par ordre de Mahmoudcoulikhan.

Mahmoudcoulikhan de son côté se doutoit peut-être des intentions de Soudjaotdola ; mais persuadé que son entreprise réussiroit, il s’en inquiétoit peu. Étant encore à Eleabad il avoit reçu de ses émissaires dans Patna, trompés sans doute par