Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/456

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ceux des Anglois, beaucoup de lettres où on lui avoit marqué qu’il ne trouveront point d’Anglois à combattre, pourvu qu’il n’amenât pas avec lui le détachement françois, que tout s’arrangeroit facilement avec le raja Ramnarain, on l’avoit invité à s’y rendre au plus vite ; sur quoi il avoit pris le parti de faire des marches forcées, et de m’écrire de rester à Eleabad où son idée étoit peut-être aussi que je pourrois lui être utile contre les projets de Soudjaotdola, au cas que ses espérances sur le soubah de Behar fussent trompées.

Tout cela ne m’auroit pas arrêté. La meilleure partie de la troupe avoit déjà passé le Gange devant Bénarès, lorsque je reçus une seconde lettre de Mahmoudcoulikhan qui sous les murs de Patna étoit en traité avec Ramnarain. Cette lettre m’ordonnoit de la manière la plus positive de la part du prince de rester à Eleabad et même d’y retourner si j’avois passé cet endroit. J’en reçus aussi une du chazada dans le même goût ; cela devenoit sérieux. Nous étions au dix Mars. Beaucoup de lettres venant de Bengale marquoient que le colonel Clive à la tête des Européens et des sipayes anglois montoit avec l’armée de Jaferalikham, que les chefs avoient envoyé de l’argent au chazada, que les Anglois avoient des ouquils entretenus auprès de lui et de Mahmoudcoulikhan. Je savois, il est vrai, que Madras avoit été assiégé, mais sur quelques avis qu’avoient reçus les saokars du pays, je craignois, ce qui en effet étoit arrivé, la levée du