Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/458

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les espérances dont vous vous flattez, mais, hélas, ce qui paroit effectif dans ce monde n’est souvent que chimère. La force mal conduite cédera à la foiblesse prudente ; la cupidité, la jalousie, la désunion ne l’emporteront jamais sur un accord parfait qui tend au bien général. Madras ne sera point pris, les forces que vous attendez ne viendront pas, je vois Pondichéry, je vois Madras ; vos commandants, vos généraux ne s’entendent point ; j’en dis assés, vous devez me comprendre. » Mon prophète ne disoit que trop vrai ; mais il faut tout dire, il devoit sa science à des correspondances suivies qu’il avoit dans le Bengale avec des personnes très instruites de ce qui se passoit à la côte de Coromandel.

Mahmoudcoulikhan ne peut prendre Patna.

Il y avoit déjà plusieurs jours que nous étions à Bénarès, lorsqu’au moment où je m’y attendois le moins, je reçus et du chazada et de Mahmoudcoulikhan lettres sur lettres pour m’engager à les venir joindre. Les affaires avoient tournées autrement qu’ils ne s’y étoient attendus. Voici comment le tout s’étoit passé.

Le chazada avoit trouvé sur les bords du Carumnassa Palouandsingue, raja de Bojepour, dépendant de Ramnarain et son ami. Ce raja après avoir complimenté le prince sur son arrivée avoit augmenté l’armée de trois ou quatre mille hommes