Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/487

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s’étoit pas entièrement fié pour cette fois à Ramnarain ; il y avoit une forte garnison de gens du pays tant infanterie que cavalerie et de plus M. Amiot, commandant anglois, ainsi que quelques officiers et employés à la tête d’une centaine d’Européens et de deux ou trois cens sipayes. Comme j’étois toujours dans l’idée que Ramnarain n’étoit pas notre ennemi, je crûs pouvoir risquer l’aventure et marcher droit sur Patna, faisant la meilleure contenance que je pourrois, ce à quoi ne contribuèrent pas peu deux à trois cens bayonnettes que j’avois fait faire à Choterpour, que je fis mettre au bout d’autant de lattis (espèce de bâtons) dont j’armai des coulis qui nous suivoient, les faisant marcher en ordre derrière nos sipayes, augmentation très forte en apparence à laquelle j’ajoutai une quinzaine de Mogols bien montés que je pris au service et dont je donnai le commandement à mon divan Mir Sobogottoulla. Chemin faisant, je rencontrai à Bodjepour le rajah Palouandsingue qui, sans me donner de grandes espérances me fit comprendre que la partie étoit mieux liée que l’année dernière. Les affaires n’ayant à leur tête que les puissances du Bengale même, il n’étoit plus question de Mahmoudcoulikhan ni même de Soudjaotdola, qui, néanmoins étoit très content de voir les troubles se répandre de côtés et d’autres dans un pays d’où il n’avoit pu rien tirer, malgré les grandes espérances que lui avoient fait naître les grands changements survenus depuis 1757.