Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/494

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rajas, laquelle n’auroit eu à faire qu’à des gens du pays. Notre sort étoit de réussir partout où nous n’aurions pas eu d’Européens à combattre et de plier lorsque nous ne pouvions les éviter ; leur nombre ne pouvant être que de beaucoup supérieur au nôtre. Dans le tems que nous étions à Dehly, si les circonstances où étoit alors le chazada vis à vis des Marates lui avoient permis d’attaquer la forteresse, je suis très assuré qu’avec le secours de trois ou quatre mille Mogols, [d’un corps de Marates choisi] et de quelques pièces d’artillerie que nous aurions pu nous procurer, nous serions venus à bout de l’enlever et de délivrer son père des chaines de son vizir Ghazioudinkhan. Révolution qui dans toute l’Inde et surtout en Europe, auroit fait le plus grand éclat, mais, dans le vrai, beaucoup plus grand qu’elle n’auroit mérité ; il faut voir les choses par soi-même pour pouvoir en juger.

Prise de la forteresse de Soupy par les Français.

En se retirant de devant Patna l’armée fut camper à deux cosses dans le sud ouest de cette ville ; marche courte mais terrible par l’ardeur du soleil. Deux soldats tombèrent morts dans le chemin. Quelques jours après nous fumes détachés de l’armée avec le corps marate commandé par Chiobot, pour faire le siège de la forteresse de Soupy, dépendante de Patna. C’est un assés grand