Page:Martineau - Mémoire sur quelques affaires de l'Empire Mogol (Jean Law de Lauriston 1756-1761), 1913.djvu/5

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Nous ne savons pas avec certitude ce que contenait ce rapport ; des quatre manuscrits connus de l’ouvrage de Law, aucun n’est la reproduction exacte du mémoire rédigé en 1763. Mais il est aisé de le présumer. Il contenait naturellement le récit des aventures de Law dans le Bengale et l’Empire Mogol ; mais, pour des pays alors si lointains et si mal connus, quel pouvait être l’intérêt d’un pareil récit, s’il n’était accompagné de notes ou d’explications préalables ? Law le comprit et, pour « donner plus de clarté » à son œuvre — ce sont ses propres termes, — il le fit précéder d’une description de l’Empire Mogol, et il y joignit une explication des principaux termes indigènes, une carte des provinces par où il avait passé et un cahier des routes ou de l’itinéraire que les événements plus que sa propre volonté l’avaient plus d’une fois obligé à adopter.

Soit que ce mémoire ait été particulièrement apprécié, soit que les services antérieurs de Law aient seuls suffi à lui mériter cette faveur, il fut en 1764 désigné pour reprendre possession de nos établissements dans l’Inde après la paix de Versailles, et, cette reprise effectuée, présider à leur destinée comme gouverneur.

Law s’embarqua dans l’été de 1764 et arriva

    Indes, Paris, 1904, p. 441). Si nous en croyons le même auteur, Bertin serait devenu, après sa sortie du contrôle général, et dès 1764, l’un de ces commissaires du Roi qui « furent toujours les véritables directeurs de la Compagnie ». Il était tout naturel que Law adressât son mémoire à un personnage aussi intimement mêlé à la politique de la Compagnie.